Effet du méthylphénidate sur le sommeil des enfants

Une étude de 2016 portait sur les effets du MPH sur le sommeil. En effet, il est connu que :

• Les enfants atteints de TDAH peuvent présenter des troubles du sommeil signalés subjectivement et / ou objectivement confirmés.
• Les effets à long terme sur le sommeil du traitement pharmacologique de première intention pour le TDAH, c’est-à-dire les psychostimulants, ne sont pas clairs.

Aussi, par cette étude, les auteurs ont souhaité éclaircir les répercussions du traitement sur la qualité du sommeil en comparant un groupe contrôle (enfants sans TDAH) à un groupe d’enfants présentant le trouble avant et après 6 mois de traitement par MPH. Voici leur résumé et conclusion :

Les enfants atteints de TDAH peuvent présenter des troubles du sommeil qui ajoutent à la déficience du trouble. Les effets de sommeil à long terme du traitement pharmacologique de première ligne pour le TDAH, c’est-à-dire les psychostimulants, ne sont pas clairs. Dans cette étude pilote, nous avons comparé les variables polysomnographiques chez les enfants atteints de TDAH (n = 11, âgés de 6 à 15 ans), avant le traitement pharmacologique, et chez les enfants sans TDAH (n = 22, 5-14 ans); Nous avons également évalué les changements polysomnographiques chez les enfants atteints de TDAH (n = 7) après un traitement de 6 mois avec une libération immédiate de méthylphénidate (une ou deux fois par jour). Comparativement aux enfants sans TDAH, les personnes atteintes de TDAH au départ présentaient une augmentation significative de la durée des réveils (p = 0,02), une réduction de l’efficacité du sommeil (p = 0,03) et une augmentation du stade I (N1) (p <0,01) Stade II (N2) (p = 0,02) et stade III-IV (N3). Le traitement au méthylphénidate n’a pas modifié de manière significative un paramètre de l’architecture du sommeil.

Conclusion: Les preuves préliminaires de cette étude pilote montrent que, comparativement aux enfants sans TDAH, les personnes atteintes de TDAH présentaient un sommeil plus fragmenté et moins efficace au départ et que le traitement par méthylphénidate à 6 mois n’avait pas d’impact négatif sur l’architecture du sommeil.

• Notre étude a montré que le traitement continu de 6 mois avec le méthylphénidate n’a pas davantage d’impact négatif sur l’architecture du sommeil chez les enfants atteints de TDAH.

Lire l’article : Vigliano, P., Galloni, G.B., Bagnasco, I. et al. Eur J Pediatr (2016) 175: 695. doi:10.1007/s00431-016-2695-9 – Sleep in children with attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD) before and after 6-month treatment with methylphenidate: a pilot study | SpringerLink ; © Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2016 ; European Journal of Pediatrics May 2016, Volume 175, Issue 5, pp 695–704

Une réflexion sur “Effet du méthylphénidate sur le sommeil des enfants

  1. Même si c’est partiellement hors sujet, je peux témoigner en tant qu’adulte : je n’ai jamais aussi bien dormi de ma vie (la nuit) qu’à l’époque où je prenais du méthylphénidate. Et maintenant, faute de prescription de MPD (pour raisons peu claires), je suis obligée de me « shooter » à la caféine dans la journée pour pouvoir dormir la nuit, avec les risques que ça comporte en termes d’addiction. Mais c’est la seule solution que j’ai trouvée pour remplacer ce médicament qu’on me refuse parce que j’ai passé la cinquantaine et qu’il aurait « des effets nocifs sur le vieillissement cérébral », dixit un psychiatre.

    Je sais que je rabâche, mais je n’arrive pas à me remettre de ce refus de prescription, qui pourrait me changer la vie.

    Aussi, je dors depuis cinq ans avec un dispositif PPC, et il semblerait que l’usage du MPD permettrait à nombre de patients, obligés de dormir avec cette assistance respiratoire, de s’en passer.

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