Une étude sur la médication des adultes avec TDAH

L’Europe du Nord vient de réaliser une étude internationale sur l’utilisation de médicaments pour le TDAH chez les adultes (Karlstad, Ø., Zoega, H., Furu, K. et al. Eur J Clin Pharmacol (2016). doi: 10.1007 / s00228-016-2125-y). Les résultats sont disponibles depuis le premier septembre sur le European Journal of Clinical Pharmacology.  Cette étude basée sur les registres de prescriptions utilisés dans les pays d’Europe du nord recense l’utilisation des médicaments du TDAH entre 2008 et 2012 (près de 80000 patients pour la seule année 2012). Compte tenu de l’augmentation constatée des prescriptions, elle met en lumière la nécessité de faire des recherches complémentaires sur la prise en charge et le traitement du TDAH et ses comorbidités chez l’adulte, l’innocuité de la médication, ses effets à long terme et la facilitation d’un traitement au long cours. Voici le lien direct pour lire l’intégralité de l’article, en anglais.

Pour les non-anglophones, Voici comme d’habitude une traduction. Son résumé tout d’abord, je reviendrais ensuite sur l’étude complète pour ceux qui veulent aller plus loin :

Résumé :
¤ Objectif : L’utilisation de médicaments pour le TDAH chez les adultes est controversée. Jusqu’à récemment et
dans la plupart des pays, la médication n’a pas été approuvée pour une utilisation chez les adultes . L’objectif était d’étudier l’utilisation des médicaments pour le TDAH (stimulants et atomoxétine) parmi la population adulte dans les pays nordiques.
¤ Méthodes : Nous avons effectué une étude
multinationale des registres de prescription basée sur la population adulte dans les cinq pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède). Tous les utilisateurs de médicaments pour le TDAH âgés de 18 à 64 ans sur la période 2008-2012 ont été inclus, soit pour l’année 2012 un total de 76 896 usagers parmi 15,8 millions d’habitants adultes.
¤ Résultats : La prévalence annuelle de l’usage de médicaments a augmenté au cours de la période d’étude pour les deux sexes et dans tous les groupes d’âge. La prévalence globale est passé de 2,4 à 5,3 pour 1000 hommes et de 1,8 à 4,4 pour 1000 femmes. L’incidence augmente également, mais dans une moindre mesure, dans la dernière partie de la période d’étude. Le méthylphénidate a été utilisé par 88% des usagers de médicaments. Le traitement a été interrompu dans la première année par 21% des nouveaux utilisateurs. Parmi tous les utilisateurs de médicaments pour le TDAH, 53% des hommes et 64% des femmes ont en même temps utilisé d’autres médicaments psychotropes, le plus souvent des antidépresseurs et des hypnotiques. Cette co-médication de psychotropes augmente avec l’âge et est plus prononcée chez les femmes que les hommes.
Conclusions : L’utilisation de médicaments pour le traitement du TDAH chez les adultes a plus que doublé sur une période de 5 ans, et la majorité ont été simultanément traités avec d’autres psychotropes. Les adultes constituent une proportion importante de personnes traitées avec des médicaments pour le TDAH. Ainsi, la preuve de son efficacité à long terme et la sécurité chez les adultes est nécessaire d’urgence.

 

Des ouvrages sur le TDAH de l’adulte :

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Le Tdah chez l’adulte : Comment reconnaître & faire face au Tdah chez l’adulte en 30 étapes faciles.

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3 réflexions sur “Une étude sur la médication des adultes avec TDAH

  1. Très intéressant ! J’espère qu’ils auront bientôt des résultats concernant les éventuels effets à long terme de l’usage du méthylphénidate chez les adultes. Vu que c’est sur ce principe de précaution que mon psychiatre ne veut pas m’en prescrire. Il y aurait eu des rumeurs de dégradation des fonctions cognitives chez les sujets âgés ayant pris du méthylphénidate pendant plusieurs années, mais pas moyen de trouver la source ni les éléments à l’origine de cette rumeur.

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    1. Ce sont les méthamphétamines qui ont des effets délétères à long terme, mais les traitements basés sur des sels d’amphétamine ne sont pas utilisés en France.
      Au contraire le méthylphénidate semble neuroprotecteur (y compris pour corriger les effets d’abus de substances type méthamphétamines). Il empêcherait l’oxydation dopaminergique par l’activation des récepteurs… Son action semble permettre une régulation physiologique des systèmes dopaminergiques ainsi que la pathophysiologie de divers troubles impliquant la disposition DA anormale allant de l’abus de substances à des maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson. Je t’avais mis un lien vers une étude, je le mets à nouveau :
      http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2701286/

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